Patrimoine

Gignac est une commune au patrimoine architectural exceptionnel. Vous pourrez découvrir au détour des ruelles cette surprenante richesse de façades, portes et fontaines ainsi que d’impressionnants monuments.

Découverte de la cité…


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Eglise Notre Dame de Grâce
et chapelles du chemin de croix

Cette église est implantée sur un site ancien qui remonterait à la déesse romaine Vesta (déesse du foyer). L’édifice actuel date du XVII° siècle. Sa façade de style florentin fut terminée en 1648 sur ordre de Louis XIII. Sanctuaire aux miracles, une première guérison est attestée le 8 septembre 1360. Le chemin de croix attenant date des XVII° et XIX° siècle. Il fut restauré au cours du XX° siècle.

Alignés en quinconce, aux pieds d’un sanctuaire bordé de jardins, quatorze chapelles de dévotion s’offrent à la curiosité des visiteurs. Un chemin caillouteux y conduit, qui invité à la méditation. A la pointe extrême du rocher, restauré par " le souvenir français " en 1989, et dédié aux défunts de la grande guerre 1914-1918, le dernier des monuments. Une touche pompeuse avec balustres et clochetons, un rappel gothique, pour le plaisir, ces petits édifices ont été conçus au fil des années par de généreuses et riches familles héraultaises : les de Grasset de Constans, les d’Azénar, de Luzançon…

En découvrant ces oratoires le visiteur s’interroge : étaient-ils situés sur un chemin de Pèlerinage spirituel, induisant l’idée d’une marche avec le Christ, faisait-il l’objet d’un chemin de croix? La question reste posée, mais il semblerait que la première chapelle ait été construite avant l’an 1672, par les pères Récollets, les autres par des paroissiens qui avaient choisi cet endroit pour rendre hommage à Jésus, au grand Saint-Jean Baptiste et à Saint-Joseph. Les sept dernières chapelles furent érigées dans les années qui suivirent. Mais ce n’est qu’au XIXe siècle, qu’elles prirent le nom de chemin de croix.

Les documents qui relatent l’existence et l’évolution de ces chapelles indiquent que sur l’emplacement actuel du sanctuaire de " Notre Dame de Grâce ", la VIIe Légion romaine avait construit un temple en hommage à la déesse Vesta. Au début du Christianisme, le bâtiment fut consacré, par le premier évêque de Lodève, à la Reine des Anges, avant d’héberger des ermites, et d’être détruit en 1210 par les Albigeois.

Selon une vieille légende, plus d’un siècle après, un adolescent sourd, muet et aveugle, est soudainement guéri en manipulant une statuette trouvée dans la terre, à l’endroit précis où s’élevait l’édifice. Une chapelle " des miracles " est aussitôt édifiée, puis démolie deux cents ans plus tard par les Huguenots qui occupaient la forteresse de Gignac. A la demande des Consuls de la ville, elle est reconstruite, et en 1613, sous le pontificat du pape Paul V, les pères Récollet de la réforme franciscaine de Saint-Pierre d’Alcantara, occupent la chapelle. Neuf ans plus tard nouvelle démolition, par les Calvinistes cette fois. En 1623, Henri de Montmorency, gouverneur du Languedoc la fait rebâtir avec les pierres de la forteresse protestante.

Aujourd’hui le sanctuaire de " Notre Dame de Grâce ", avec son entrée en anse de panier, et son pilier de soutien conçu par l’architecte de Fumel, père du célèbre pont de Gignac, abrite les curieuses petites chapelles, où se déroulent le 14 août des processions d’action de grâce.

Le temps a posé sa griffe indélébile sur ces témoins muets du passé. Les initiales des donateurs s’effacent doucement, mais rien n’empêche les Montpelliérains et autres Héraultais, les vacanciers, en quête d’insolite, de se rendre sur le promontoire pour feuilleter quelques pages du grand livre d’histoire de la région. Rien n’interdit non plus de parcourir les stations, en se remémorant au passage, la trahison de Pilate, le Christ ployant sous sa croix sur le chemin du Golgotha, la première chute, la rencontre avec sa mère, avec Simon de Cyrène qui l’aide à porter sa croix, la crucifixion enfin aux côtés de deux malfaiteurs et la mise au tombeau.

Balade estivale, que l’ont peut faire en famille ou avec des amis, le rocher des oratoires, à un jet de pierre de Montpellier, sur la route de Lodève, et juste à la hauteur de Gignac, pourrait être, presque, un passage obligé lorsque l’on a décidé de s’aventurer sur les chemins de l’arrière-pays.

Article paru dans le Midi Libre

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Place du Commandant Mestre

  • Vestiges visibles des remparts médiévaux (XIII° siècle) et des portes de la ville (le Portalet et l’Estagnol). Au Moyen-âge, Gignac comptait huit portes.
  • Le lavoir (XIX° siècle). Photo

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Tour sarrazine

Seul vestige du Castrum encore visible, elle daterait du XI° siècle. Cette imposante tour carrée en promontoire rappelle par son allure que Gignac appartenait durant le Moyen-âge au diocèse de Béziers. Défensive à l’origine, elle fut réutilisée en tant que réservoir d’eau au XIX°siècle.

De 18 mètres d'élévation et une masse de 12,60 mètres sur 9,60 mètres, cette tour dite "Tour de Gignac" constitue l'élément d'architecture militaire le plus impressionnant du canton.
Les anciens n'hésitaient pas à y voir l'ouvrage grandiose des romains. L'analyse archéologique et les textes (première mention en 1094) doivent cependant la rendre aux constructeurs du Moyen Age. Isolée de tout son contexte médiéval, lors de la transformation du castrum en citadelle, cette tour reste une énigme. Il faut peut-être y voir le donjon d'un château-fort, ou plus probablement, une tour isolée, confiée successivement à la garde des neuf coseigneurs qui se partageaient le pouvoir sur le site et dont les demeures devaient se localiser à l'intérieur d'une enceinte commandée par la tour.
Longtemps désaffectée, la tour a été utilisée comme réservoir, lors de la mise en service du service public d'adduction d'eau en 1861. A cette occasion, après une restauration partielle, une vasque a été greffée sur le flanc Nord. Elle déversait le trop plein des eaux pompées depuis le barrage de la Meuse dans le bassin sous-jacent, avant d'être distribuées pour irriguer les jardins en contrebas. Après plus d'un siècle de service, elle a cédé la place aux réservoirs de Pioch-Courbi et de Notre-Dame construits en 1969.

Extrait du livre de Hélène Palouzie - Gouedar "Giganc, un canton de la moyenne vallée de l'Hérault"

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Rue Saint-Michel

C’est l’une des deux artères principales du centre historique, en haut de laquelle se situait l’église Saint-Michel, détruite pendant les guerres de religion dont l’emplacement est aujourd’hui signalé d’une croix.

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Place Saint-Pierre

Eglise paroissiale Saint-Pierre-aux-Liens et orgue de tribune du XVII° siècle. Façade et clocher du XVIII° siècle.

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Place de Verdun / Place de la Victoire

C’est aujourd’hui le quartier commerçant de la cité avec son marché le samedi matin. On y voit la Fontaine et Molière (XVIII° siècle) qui rappelle le passage l’écrivain et comédien dans la cité.

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Grand Rue

C’est la deuxième artère principale de la ville médiévale.
Façades des XVII° et XVIII° siècles du couvent des sœurs de Notre Dame, du Palais de justice, des Hospices et de l’Hôtel de Laurès (monument historique).

Ce dernier fut la résidence de Claude-Daniel de Laurés (1701-1776), illustre gignacois, conseiller à la cour des comptes, qui dans ses «mémoires» nous donne un précieux témoignage de la vie de la cité du XVI° au XVIII° siècle. Longtemps oublié, cet ouvrage vient d’être réédité.

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Tour de l’Horloge

Dernier vestige des défenses médiévales de la cité. Un temps, la cité fut appelée « Tourette » du fait du nombre important de ces imposantes tours circulaires qui protégeaient les portes de la ville.

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Place du Planol

Maison Navas, façade du XVIII° siècle décorée de frises sculptées aux motifs végétaux qui symbolisent l’opulence du propriétaire.

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Rue de la Cour

Siège de la viguerie*, façade et porte d’entrée du XVII° siècle. (*maison où siégeaient les magistrats royaux dans les provinces du Languedoc jusqu’à la révolution).

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Pont de Gignac

Cité comme l’un des plus remarquables pont français du XVIII° siècle, il enjambe majestueusement le fleuve Hérault. Sa construction commencée en 1776 par Bertrand Garripuy durera 36 ans et sera interrompue durant la révolution.

On roule souvent dessus sans un regard. Pourtant le pont de Gignac sur la RN 109 mérite l’arrêt et la descente de l’escalier touristique jusqu’au bord du fleuve. Les spécialistes des ponts et des chaussées affirment tous que c’est l’un " des plus beaux ponts de la seconde moitié du XVIIe… ". L’un des plus hardis et peut-être le plus grandiose, à raison de la portée de l’arche principale et de la difficulté des fondations, de l’ampleur des formes…" notait au début du siècle l’inspecteur général des Ponts et Chaussées F. Dartein.

Projeté dès 1774 par les États du Languedoc, il fallut trente-six ans pour l’édifier dans les tempêtes politiques, les crues de l’Hérault et le curage des tiroirs à finances. Le devis était évalué à 510 000 livres mais l’ouvrage en coûta finalement un million. Bertrand Garripuy qui avait fait les plans et débuté le chantier ne vit jamais la fin de son ouvrage. Il mourut précocement à 34 ans alors qu’on construisait derrière une barricade de batardeaux étanches, les piles assises sur le rocher 10 mètres en dessous de l’eau.

Pour poursuivre le chantier exceptionnel " aucune construction connue n’offrait rien qui en approche…", on fit appel à un petit-neveu, Jean Antoine Ducros, qui allait s’inspirer des plans de son aîné qui avait déjà construit les ponts de Mirepoix dans l’Ariège et celui d’Homps sur l’Aude.

Pour celui de Gignac aux trois arches (une centrale en anse de panier de plus de 48 mètres et deux latérales en plein cintre de 26 mètres), Bertrand Garripuy avait préféré à la maquette habituelle un vrai et grand modèle réduit. Comme il fallait alors édifier un ouvrage sur l’Arnoux à l’entrée Est de Saint Félix de Lodez où se greffe aujourd’hui la déviation pour l’autoroute, il choisit d’y construire une anticipation au 1/6e du futur pont de Gignac.

" Un brouillon sans ratures pour une oeuvre magistrale… ". Longtemps un panneau sur le bord de la nationale signalait à l’automobiliste filant vers Lodève l’existence de ce prototype, préfiguration du grand pont jusque dans le plus petit détail. Mais les travaux ont jeté bas la pancarte et le mini-parapet, remplacé par des plots provisoires et bicolores. Et les roseaux dans le lit du ruisseau à sec en été tirent un rideau de verdure sur cet ouvrage précis d’anticipation. Non seulement on avait respecté exactement à l’échelle d’un pied par toise les trois arches mais réalisé aussi les plus menus détails de décoration : moulures de la corniche, " nappes d’eau congelée sculptées sur les parois des culées… ".

Comme le pont de Gignac avait été quelque peu modifié au long du fleuve et de quatre décennies, c’est sur l’Arnoux qu’on se représente le mieux ce qu’aurait dû être le premier pont de Gignac. Un peu comme c’est au Palais de Chaillot, avant l’incendie, qu’on découvrait les détails des architectures médiévales, les originaux ayant souffert des siècles et des vandales.

Ce mini-pont évita les eaux tumultueuses de l’histoire qui, comme les crues du fleuve, n’épargnèrent pas le pont de Gignac. Une des grandes batailles du compagnonnage s’y déroula en 1787. Soutenus par les Gignacois, les Compagnons du Devoir attaquèrent les Gavots qui avaient été choisis pour bâtir ouvrage. Il fallut, pour ramener le calme, appeler un détachement de 21 soldats puis six brigades de la maréchaussée. Coût : 477 livres et 10 sols que la Région - pardon, la province du Languedoc - réclama à l’entrepreneur qui, assiégé dans une maison près du pont, avait réclamé de l’aide.

Et quand l’ouvrage fut terminé en 1810 sous l’Empire, on évita comme il avait été prévu de sculpter sur la clé de la grande arche les armes du Languedoc. Elles risquaient de trop rappeler le Royaume. On s’interrogea longtemps si on pouvait alors faire figurer le nom du grand empereur à côté de celui des simples ingénieurs.

Une question d’une aussi haute importance ne pouvait être réglée qu’à Paris. Après avoir beaucoup réfléchi, le cômte Molé, directeur général des Ponts et Chaussées, répondit par la négative prétextant courageusement là : " une dépense inutile, l’importance du pont ne justifiant pas les ornements et l’inscription proposés… ". Il en aurait coûté 1 800 francs.

Article paru dans le Midi Libre

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Canal de Gignac

A la fin du XIX° siècle pour combattre l’épidémie de phylloxera, l’irrigation de la plaine viticole sera organisée par la construction d’un canal de plusieurs kilomètres de long sur l’ensemble du vignoble de la Vallée de l’Hérault. Il prend le nom de canal de Gignac par l’implantation du siège social de l’association syndicale autorisée
qui en gère l’exploitation. Il traverse la ville de la rue du Maréchal Joffre au bas de la Tour sur six cent cinquante mètres de canalisations souterraines.

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Musée de l’hydraulique

Cette ancienne usine hydroélectrique, située sur les rives du fleuve Hérault, est un témoin exemplaire de la volonté et du courage d'une commune à s'investir à long terme pour le confort de ses habitants. D'abord un simple système de pompage, qui à partir de 1860 approvisionna Gignac en eau grâce à une roue à aubes appelée dans la région "meuse".


Ce système devient une usine hydroélectrique à partir de 1912, date à laquelle il fut équipé d'une turbine et d'un alternateur de 50KVA. Tous ces appareils sont encore visibles et en place, ce qui fait le charme de ce musée qui est une richesse pour le patrimoine industriel de la région.Visites guidée pour les journées du patrimoine.

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Barrage de la Meuse sur le fleuve Hérault

Historique

En 1850, Gignac, se trouvait au cœur d’une plaine fertile mais privée d’eau. Les besoins domestiques étaient alimentés par une source chétive, qui tarissait l’été, obligeant les habitants à aller à l’Hérault, à plus de 1 500 mètres, l’eau dont ils avaient besoin.

Par contre dans les environs, Clermont l’Hérault et Aniane, avec un sol moins riche, mais grâce à quelque sources naturelles, avaient pu créer des jardins fertiles et un nombre important d’industrie : fabriques de draps, teintureries, tanneries, distilleries...

C’est pour acquérir artificiellement une ressource analogue que Gignac avait songé à se procurer de l’eau par une machine élévatoire.

Le premier projet

Le 12 février 1852, un premier projet fut établi par l’ingénieur des ponts et chaussées Lonjon ; il prévoyait l’installation de machines hydrauliques au-dessus du barrage du moulin de Gignac appartenant aux héritiers Galissard et devenu aujourd’hui auberge du vieux moulin.

Pour se procurer le financement de ce projet, le 6 octobre 1852 le conseil municipal, présidé par Monsieur Auguy de Vitry, adressa au préfet de l’Hérault une demande d’autorisation d’emprunt de 60 000 francs. L’amortissement en capital et intérêts devait être assuré par un prélèvement de 3 000 francs pendant 10 ans sur les coupes de bois ordinaires, et une imposition pendant 5 ans de 10 centimes au principal des quatre contributions directes.

Un décret impérial du 3 octobre 1856 autorisa la ville de Gignac à dériver un volume d’eau de 4 litres/seconde et à emprunter, auprès de la Caisse des Dépôts et Consignation ou par voie de souscriptions, une somme de 50 000 francs au taux maximum de 5 % remboursable en 8 ans à partir de 1857 et à s’imposer extraordinairement, pendant 5 ans à partir de 1856, de 15 centimes et demi additionnels au principal des quatre contributions directes pour assurer, avec ses revenues ordinaires et extraordinaires le remboursement de cet emprunt.

Il fut malheureusement impossible de s’entendre avec les Galissard qui non seulement refusèrent de vendre à l’amiable à des conditions raisonnables, mais qui représentèrent des prétentions exorbitantes pour l’indemnisation du faible volume d’eau dérivée ne permettant d’ailleurs que de satisfaire les besoins domestiques de la population.

Le deuxième projet

Le conseil municipale décida alors de construire à 3 kilomètres en amont un nouveau barrage qui serait la propriété de la ville et lui permettrait de donner à ses appareils hydrauliques toute la puissance nécessaire pour se procurer la quantité d’eau indispensable à la vie de ses habitants, ainsi qu’à l’agriculture et l’industrie locale.

Les propriétaires riverains acceptèrent de vendre à la commune, représentée par son Maire Adrien Lamouroux, à des conditions avantageuses, les terrains nécessaires à la réalisation du projet.

Le 11 août 1857, Paul Comairas céda, pour la somme de 3 000 francs 50 ares d’une parcelle contenant la vielle tour et destinée à l’établissement du réservoir et au passage des conduites d’eau.

Le 24 août 18, 57 Adrien Delzeuzes, pharmacien, céda, pour la somme de 5 000 francs, 41 ares de prés en bordure de l’Hérault et destinés à la construction des bâtiments et à l’appui rive gauche du barrage.

Le 26 août 1857 les Laval de Saint Jean de Fos, Joseph, Henri, Jean et Catherine, cédèrent, pour la somme de 500 francs, 5 ares de près en bordure de l’Hérault et destinés à la fixation de l’appui rive droite.

Enfin le 12 janvier 1860, Marie Lazuttes céda, pour la somme de 225 francs, 5 ares de champs destinés à l’assiette du chemin d’accès aux ouvrages.
Tous les actes de vente furent passés chez Maître François Arnaud Notaire à la résidence de Gignac.

L’enquête ouverte ne donna lieu qu’à une seule opposition de Monsieur Latreilhe, propriétaire des prairies situées en amont sur la rive droite, propriété dénommée aujourd’hui la Navette. Cette opposition parut à l’époque nullement fondée les terres en amont d’un barrage ayant presque toujours plus à gagner qu’à perdre à sa construction.

Le 24 juin 1857, un arrêté préfectoral autorisa la construction des nouveaux ouvrages : une digue de 60 mètres de longueur, une machine hydraulique se composant de deux pompes foulantes enfermées dans un bâtiment comprenant le logement du gardien et actionnées par une roue à Poncelet, roue à aubes baptisée " Meuse " qui a d’ailleurs donné son nom au site, ensuite un réservoir et une conduite en tôle Chameroy de 0,189 mètres de diamètre intérieur et de 1,770 mètres de long pour refouler l’eau à 56 mètres au dessus du point de départ, dans un réservoir de distribution projeté à l’intérieur de la tour moyenâgeuse de Gignac. Le débit prévu était de 22 litres/secondes. Le coût total de l’opération avait été chiffré à 120 000 francs.

Une première tranche de travaux d’une valeur de 50 000 francs fut mise en chantier le 8 juillet 1857 : barrage de prise d’eau, canaux d’amenée et de fuite, bâtiment des machines, pont aqueduc sur le Rieussec et réservoir de distribution. Elle fut confiée à l’entreprise Rotkay et Pardannaud.

Les entrepreneurs firent traîner la besogne et au mois de septembre, des crues centenaires occasionnèrent des avaries à l’ouvrage. On essaya en vain de les réparer, après deux ou trois tentatives infructueuses on du interrompre les travaux tout l’hiver.

Au printemps suivant, après avoir résilié le premier marché, l’entreprise Muratel, plus capable et plus active, reprit les travaux qui s ‘achevèrent avant la saison des pluies ; les machines étaient en place et à demi-posées, il ne manquait plus qu’à se procurer la conduite de refoulement.

Malheureusement, le 17 septembre 1858 une crue inopinée de 4 mètres de hauteur projeta au loin les enrochements qui préservaient le pied, provoqua des affouillements et renversa le barrage sur les deux tiers de sa longueur.

Les frais de reconstruction de l’ouvrage furent estimés à 25 000 francs. La commune ne pouvait supporter une telle dépense. Dans un rapport établi le 12 janvier 1859 elle demanda un recours au Ministère de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux Public. Il fut accordé le 9 avril 1859. Dès l’été suivant, on se remis à l’œuvre.

Des travaux de consolidation indispensables pour garantir la sécurité et imposés par le ministre vinrent compléter l’ouvrage : radier porté de 6 mètres à 7,50 mètres et protégé par un garde radier en enrochements de 7 mètres de large retenu par une file de pieux, travaux de consolidation au musoir (extrémité arrondie de la digue) d’enracinement rive droite, établissement d’un radier incliné en maçonnerie à l’amont du barrage. Ce qui, avec les effets d’une crue survenue au début d’août provoqua une augmentation de la dépense de 25 000 à 42 000 francs.

Enfin en novembre 1859 il ne restait plus qu’à mettre en place la conduite de refoulement en fonte, plus résistante à la pression que les tuyaux en tôle de Chameroy prévus dans le projet initial, le réservoir d’air, la robinetterie et les fontaines échelonnées sur le parcours de la conduite. Cette dépense s’élevait à 51 000 Francs, ce qui portait la dépense totale de l’opération à 195 200 Francs.

Il restait à payer après le 1er janvier 1860 une somme de 60 000 Francs que la commune décida d’emprunter tout en demandant au ministre un nouveau secours de 10 000 Francs pour permettre de compléter la distribution de l’eau dans les quartiers plus éloignés.

L’approvisionnement de Gignac en Eau était donc assuré pour longtemps.

En 1910, le Conseil Municipal, présidé par Adrien Bénézech, décida fort judicieusement, d’utiliser à d’autres fins la force motrice produite par le barrage.
Le 1er octobre, il adressa aux autorités préfectorales une demande d’exploitation en régie, sous le régime des concessions simples, sans déclaration d’utilité publique, d’une production et d’une distribution d’énergie électrique aux habitants de la commune.

Sur le rapport favorable des ingénieurs des Ponts et Chaussées Rascol et Guibal, l’autorisation fut accordée par le préfet de l’Hérault le 4 mars 1911.

Le bâtiment de pompage des Eaux fut alors équipé d’une turbine et d’un alternateur de 50 kva et l’usine fut inaugurée le 15 avril 1912.

La production était faible mais suffisante pour satisfaire les besoins de la commune. A une époque où l’on ne s’éclairait qu’à la bougie ou la lampe à pétrole, c’était un progrès considérable.

Le 1er août 1912, le Conseil Municipal rédigea le règlement du service de l’éclairage électrique qui reçut l’approbation préfectorale le 3 mars 1913.

Pour bénéficier du courant électrique il fallait souscrire un abonnement de trois ans au moins. Le courant n’était donné qu’après vérification de l’installation intérieure laissée à la charge des abonnés qui ne pouvaient y apporter aucune modification ou addition quelconque sans autorisation préalable.

Les agents de la ville avaient d’ailleurs toujours libre accès chez les particuliers pour vérifier et contrôler l’installation et son fonctionnement.

Il était tenu à la Mairie un registre indiquant le nombre de lampes de chaque abonné qui devaient fonctionner simultanément et la force de ces lampes.
Le courant lumière monophasé, facturé 0,70 Franc le kWh, n’était donné que du coucher au lever du soleil sauf cas de force majeure.

Le courant force motrice triphasé, facturé 0 ,40 Franc le kWh, était fourni sans interruption.

La location du compteur s’élevait à 6 Francs par an plus 1 Franc pour assurer son entretien.

Les quittances pour consommation étaient établies à la fin de chaque trimestre et, à défaut de paiement, après un délai de 5 jours d’une mise en demeure, la ville refusait la fourniture du courant et pouvait même résilier la police.

Jusqu’en 1934, seule l’énergie électrique produite par l’usine de " La Meuse " fut distribuée aux habitants. Mais à partir de 1935, les besoins ayant augmentés, la fourniture complémentaire de courant fut assurée par l’usine Bonniol d’Aniane, installée au Moulin de l’Erau, à la suite d’un contrat de vingt ans désigné le 14 décembre 1934 et approuvé par l’autorité préfectorale le 4 mars 1935.
En 1946, après la nationalisation de cette entreprise, c’est E.D.F. qui prit le relais.

Le 27 janvier 1938, à la suite d’une convention signée entre Gustave Serane, Maire de Gignac, et Marc Galtier, Président du Conseil d’Exploitation, la Régie, qui n’était à l’origine qu’un simple service Municipal, est devenue une régie personnalisée mais ne possédant pas une totale autonomie financière.

Elle avait pour objet " la distribution publique de l’énergie électrique pour l’éclairage et autres usages sur tout le territoire de la commune ".
Elle était administrée, sous l’autorité du Maire, par un conseil d’exploitation, composé d’un président et de trois membres, et d’un directeur. Les fonctions d’un président et de membre du conseil d’exploitation n’étaient pas rétribuées.

C’est un agent de la régie qui était chargé du fonctionnement et de l’entretien de l’usine de " La Meuse".

Aujourd’hui, sur le plan juridique et administratif rien n’a été changé.

Le barrage continua à jouer parfaitement son rôle, mais il subit peu à peu les attaques du temps et en 1960 le conseil municipal, présidé par Joseph , dût faire effectuer, sous la direction du Génie Rural, des travaux de renforcement de la digue : gabions pour consolider l’appui rive droite, réfection de la crête et du réservoir par une chape armée, cubes de deux tonnes en béton pour protéger le pied aval. Le barrage semblait alors prêt à prodiguer longtemps les biens faits de sa force motrice.

Hélas ! en novembre 1963, une crue importante provoqua l’effondrement de la partie rive droite de la digue.

Que s’était-il passé ?

En 1858, pour construire le barrage, on avait enfoncé dans les alluvions deux rangées parallèles de pieux de bois à pointes ferrée. Entre ces pieux, on avait disposé des enrochements et recouvert le tout par une chape de mortier.

Bien plus tard, l’abaissement mécanique du lit de l’Hérault à l’aval immédiat provoqua peu à peu un appel des sables et graviers jusqu'à la digue, faisant basculer les blocs de bétons mis en 1960 et déchaussant progressivement les pieux par entraînement des fines et des enrochements originaux. Les fondations se trouvant ainsi affaiblies, la forte poussée de l’eau pendant la crue provoqua l’effondrement de l’ouvrage.

Voici d’ailleurs une idée de la puissance des crues de l’Hérault :
Période de retour débit maximum

  • 10 ans 1 600 M3/S
  • 20 ans 2 150 M3/S
  • 50 ans 2 900 M3/S
  • 100 ans 3 450 M3/S

En 1965, la reconstruction du barrage devint très vite une préoccupation essentielle. Les élus avaient, en effet, compris toute l’importance de cette reconstruction : stabilisation des berges, alimentation des nappes phréatiques par surélévation du niveau de l’eau de la rivière ; extension de la faune piscicole par multiplication de habitats ; création d’un magnifique plan d’eau favorisant la mise en place d’activités de loisirs, le développement touristique de la ville et par voie de conséquence, la prospérité de l’économie locale ; production d’énergie électrique procurant à la commune un complément de ressources fort appréciables pour ses investissements.

Après la consultation de l’Association Nationale des Régies et Services Publics, le Bureau d’Etudes de Génie Civil et d’Equipement d’Aix Les Bains fut chargé d’étudier la reconstruction et l’équipement hydro-électrique du barrage.

L’avant du projet fut achevé le 16 août 1968.

Il prévoyait la conservation de la partie rive gauche en bon état, la reconstruction de la partie rive droite effondrée et la mise en place de 3 groupes immergés avec turbine à hélices équipant au total 18 M3/S sous 4 mètres de chute et permettant, avec une puissance installée de 520 kW de produire 3 millions de kWh par an.

Mais le coût de la réfection de la digue et de l’équipement de l’usine étant très élevé en regard de l’énergie électrique produite, la commune seule ne pouvait faire face à une telle dépense. Une aide fut demandée avec insistance. Malheureusement l’énergie fossile était très bon marché, et la production des basses chutes, considérées comme peu rentable, n’intéressait personne. Les demandes furent cependant réitérées sans succès au cours des années suivantes.

Plus tard, après la guerre du Kippour et l’augmentation considérable du prix du pétrole, l’état se mit à recommander et à aider les économies d’énergie. Le moment parût alors plus favorable.
Par suite de l’abaissement du profil en long de la rivière depuis 1968 et de la destruction de la partie du barrage qui était valable à cette époque, il fallut reconsidérer le premier projet.
Le cabinet Cartier, de Montpellier, établie en juin 1974 une nouvelle étude qui tenait compte de ces éléments.

Les démarches reprirent pour l’obtention des aides indispensables aux financements d’une étude plus approfondie nécessaire à l’appréciation exacte de la rentabilité de l’opération.
En mai 1975, le dossier fut transmis au Ministère de l’Industrie par l’intermédiaire de Prodisege (Syndicat des Producteurs d’Energie et des Services Publics Autonomes d’Electricité Gaz et Eau). Il n’y eu pas de suite.

En janvier 1976 une demande fut adressée au Conseil de Direction du Fond de Développement Economique et Social par l’intermédiaire du Contrôle des Distributions d’Energie Electrique.
Pas de réponse non plus.

Les années suivantes, de nouvelles demandes furent adressées, toujours sans succès, aux mêmes organismes.
Enfin, en 1980, le Conseil Général décida d’abandonner le projet de 1932 d’un grand barrage écrêteur de crue au dessus de Saint Guilhem le Désert, pour le remplacer par la réalisation tout le long de la vallée de l’Hérault, de petits barrages équipés de micro-centrales hydraulique. C’était une chance à ne pas laisser passer.

Le Projet, prêt depuis longtemps, fut présenté le 21 avril 1980 à la réunion des élus des cantons de Clermont l’Hérault, Gignac, et Montagnac, pour l’aménagement de la vallée de l’Hérault.
Après de multiples contacts et réunions, il fut pris en considération et des subventions furent octroyées à la commune en 1982 et 1983. Il fut alors possible de procéder aux indispensables études plus approfondies et plus précises :

- levé topographique du site pour préciser les cotes exactes du lit de la rivière et des berges,

- reconnaissance géologique du sol et du sous-sol, effectuée par le bureau des recherches géologiques et Minières, pour juger de l’épaisseur de la couche d’alluvions (sables et galets) et de la nature et de la résistance du substratum (mollasse de grès argileux) à l’aide de différents sondages,

- études hydrobiologiques, indispensables pour l’étude d’impact, portant sur la qualité de l’eau, la flore et la faune dans la partie de la rivière occupée par le barrage ; étude réalisée par la société Aquascop,

- étude des débits disponibles au site de "la Meuse " par déduction de ceux connus à la station de jaugeage du Moulin de Bertrand, en tenant compte du bassin versant plus étendu, de la pluviométrie et du ruissellement plus faibles, ainsi que la prise d’eau du canal de Gignac au dessus de Saint Guilhem le Désert. Ils varient de 50 M3/S en janvier à 2 M3/S en août. La courbe de ces classés montre la meilleure rentabilité du capital investi, se situe autour de 24 M3/S,

- essai de battage de palplanches pour se rendre compte de la possibilité d’utiliser ce procédé moins onéreux que les autres mais très efficace. Les palplanches sont des poutrelles métalliques, profilées en forme d’U, que l’on enfonce dans les alluvions et dans le substratum pour former un assemblage étanche,

- choix des turbines. Trois solutions étaient possibles :

  • 3 groupes bulbes à renvoi d’angle à distributeur et pales fixes utilisant 10,5 et 2,5 M3/S
  • 3 turbines Francis, à axe vertical, avec distributeur à pales orientables utilisant chacune 8 M 3/S
  • 2 turbines Kaplan, à axe vertical, à pales orientables et distributeur réglable, utilisant chacune 15 M3/S. C’est cette dernière solution qui a été choisie car, tout en étant plus économique, elle permet l’utilisation d’un plus grand éventail de débits disponibles (de 5 à 30 M3/s) et par conséquent une plus grande production d’énergie électrique, estimée à 5 millions de kWh par an.

- visite de quelques usines en construction ou en activité, afin de se rendre compte des avantages et des inconvénients des différents procédés utilisés et éviter autant que possible les erreurs de conception. Les responsables visitèrent des usines sur le Lot, l’Agout, l’Aude, et le Gave de Pau et en ramenèrent des renseignements très utiles,

- comme conducteur d’opération, la Direction Départementale de l’Agriculture,

- comme maître d’oeuvre, la Compagnie Nationale d’Aménagement de la Région du Bas-Rhône Languedoc et Monsieur Jacques Cartier, ingénieur conseil DETP.

Après de nombreuses réunions de travail, le projet suivant fut arrêté :

- l’implantation se ferait à quelques mètres en amont parallèlement à l’ancien barrage,

- l’usine formerait l’appui rive gauche du barrage. Elle reposerait en partie sur le substratum et en partie sur les alluvions. Sur trois côtés un rideau de palplanches servirait de parafouille. Elle comprendrait quatre niveaux :

  • A à la cote 30, le radier des diffuseurs,
  • A à la cote 38,60, le plancher de la salle des turbines,
  • A à la cote 42, le plancher de la salle des génératrices,
  • A à la cote 49,30, la toiture formant la terrasse et l’entrée du bâtiment.

En amont deux pertuis d’alimentation des deux turbines qui pourraient fournir chacune 820 kW pour une hauteur de chute de 6,50 mètres environ et un débit de 15 M3/S.

En aval, un bassin de restitution avec deux passes d’écoulement.

- contre l’usine, une passe de dégravement à trois pertuis pour éviter l’engravement de la prise d’eau des turbines.

- la digue proprement dite partirait de la passe de dégravement et s’appuierait sur la rive droite. Elle serait constituée de deux rideaux parallèles de palplanches qui traverseraient la couche d’alluvions pour s’enfoncer d’un mètre dans le substratum.

Entre les palplanches le corps du barrage serait constitué par une masse d’enrochements liés par un mortier de ciment et recouverts par un épais revêtement de béton.
Voici les caractéristiques principales de la digue :

  • Côte du seuil : 39,84 NGF
  • Hauteur : 10 mètres
  • longueur : 72 mètres
  • Largeur à la base : 13 mètres.

- les berges amont et aval seraient protégées sur une certaine longueur par des enrochements.
Le coût de l’ensemble des travaux hors T.V.A. fut estimé à 15 millions de Francs (2/3 pour le génie civil, et 1/3 pour l’équipement électromécanique) et le coût total y compris études, actualisation pendant les travaux et T.V.A. s’éleva à 20,760 millions de Francs.
Le plan de financement prévu était le suivant :

  • subventions département, Région, Etat) : 3,400 MF
  • emprunts (caisse des dépôts et consignation) : 14,000 MF
  • prélèvement sur recettes ordinaires de la régie : 0,100 MF
  • récupération de la T.V.A. : 3,260 MF

Total : 20,760 MF

La production d’énergie de l’usine n’étant pas suffisante pour satisfaire les besoins de la commune (8 millions de kWh par an) il était plus avantageux de vendre à E.D.F. la totalité de la production et de lui acheter la totalité de la consommation.

Le produit de cette vente permettrait de rembourser les annuités d’emprunt. Il ne serait malheureusement pas suffisant les six à sept première années ; aussi, afin de ne pas gréver les budgets de la commune par une charge supplémentaire, les responsables demandèrent au département une prise en charge dégressive du déficit d’exploitation.

Cette proposition fut adoptée par le Conseil Général en juin 1983. Rien n’empêchait plus alors de commencer les travaux.

Il faut dire aussi qu’en attendant cette ultime décision de l’Assemblé Départementale et, afin de ne pas retarder l’ouverture du chantier, liée au régime torrentiel de la rivière, car tout retard devient vite catastrophique sur le plan financier, la précaution de lancer l’appel d’offres le 1er septembre 1982 et de procéder à l’ouverture des plis le 21 février 1983 fut prise.

Avaient soumissionné 35 entreprises pour le lot n°1 : génie civil, et 21 pour le lot n°2 équipement hydro-électrique.

La commission d’appel d’offres le 07 mai 1983 déclara adjudicataires provisoires : l’entreprise BEC pour le lot n°1 et Spie Batignolles pour le lot n°2.

Après une mise au point du marché, elle se réunit à nouveau le 6 juin 1983 pour attribuer définitivement les travaux à ces deux entreprises.

Fin juin 1983, les travaux commencèrent et ils se terminèrent y compris l’essai de l’usine, fin septembre 1984.

Comme on peut le constater, la reconstruction du barrage n’a pas été une opération simple et facile. Il a fallu multiplier les démarches, organiser de nombreuses réunions, s’informer, lutter contre l’indifférence, l’inertie et les réticences.

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Informations et visites guidées

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Tél. 04 67 57 58 83 / Fax. 04 67 57 67 95

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